Modéles de Jonathan Rotsztain

Soyez des nôtres au Musée du Montréal juif afin de célébrer les débuts montréalais de l’installation Patterns de Jonathan Rotsztain. Après notre  » Atelier de création de bandes dessinées d’amour-propre juive avec Jonathan Rotsztain « , le Musée sera ouvert au public afin de rencontrer l’artiste à l’origine de notre nouvelle projection de vitrine, et pour voir quelques-unes des bandes dessinées créées au cours de son atelier de création de bandes dessinées.

Cet événement est gratuit et ouvert au public.

Les récits visuels de l’artiste, écrivain et caricaturiste Jonathan Rotsztain affirment une identité juive culturelle contemporaine. Modèles est issue de sa série de bandes dessinées autobiographiques intitulée « Amour-propre juif » qui, en reprenant le trope du  » Juif qui se déteste « , rend hommage à la tradition juive dans une perspective à la fois contemporaine et intersectionnelle. Conçue sous forme d’un triptyque d’autoportraits et un motif projeté inspiré par les arts décoratifs, Modèles renverse le format séquentiel traditionnel de la bande dessinée, en y substituant un ensemble d’expériences non-linéaire qui fait disparaitre la distance et dans lequel le temps devient presque circulaire.

En plein jour, la série de personnages grandeur nature illustre des moments de célébration, de réflexion et de tourment – issus du cycle créé par le traitement d’identité, de privilège, et de traumatisme hérité. Après le coucher du soleil apparaît un motif des névroses de l’artiste, tout comme les peurs subconscientes qui émergent dans les rêves. Ce motif rappelle le linge de maison, tels les rideaux ou le papier peint, utilisé tant en décoration tant pour camoufler les taches. Il attire un regarde attentif pour ensuite laisser apercevoir des branches et du feuillage épineux d’un arbre généalogique entrelacés avec des totems de l’héritage culturel juif (pains de challah, tables de l’alliance, hamsas, serpents, et les cœurs unifiés de Leonard Cohen).

Des vignettes oblongues sont entourées par un feuillage vermiculé. Des scènes de cauchemars récurrents de l’enfance, ravivées par l’expérience de ses grands-parents lors de l’Holocauste, sont mises en contraste avec les rêves nostalgiques d’un sentiment d’appartenance et d’enracinement. Parmi les autres illustrations, on voit l’artiste embrasser une bougie de Havdalah, qui agit comme une poutre entre deux balances – les icônes Canadiana de l’époque de colonisation sont éclipsées par un monticule de terre d’où surgit une plante de tabac. L’artiste s’accroche à son héritage d’immigrant juif tout en s’adaptant aux valeurs séculières contemporaines. Son œuvre reconnaît la complexité de la reconstruction d’une vie à partir des cendres d’un génocide au sein d’un pays qui se trouve sur le chemin vers la réconciliation des conséquences de l’effacement de la présence et des contributions des peuples autochtones. En fin compte, Rotsztain révèle ses nombreux visages par sa réflexion sur les racines à peine perceptibles des modèles de comportement et de pensée hérités.

Une version antérieure de Modèles a été commanditée par FENTSTER à Toronto.